Un rafiot, une avalanche, un totem
exposition de 7 dessins à l'encre
en septembre, au Mans.
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Revue :
PLI4 numéro spécial
courant septembre, début octobre.
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TEXTE
Quelques extraits de textes
écrits ces dernières semaines
( Bien sur je n'ai pas pris la peine
de corriger quoique ce soit )
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TEXTE
Quelques extraits de textes
écrits ces dernières semaines
( Bien sur je n'ai pas pris la peine
de corriger quoique ce soit )
Il n'y a pas de rivière, il n'y a pas
d'herbe, il n'y a pas d'arbres.
Il y a l'eau. Il y a le goudron. Il y a
ces arbres.
Il n'y a pas de montagne. Il n'y a pas
plaines. Il n'y a pas d'eau.
Il y a le vide. Il y a les routes. Il y
a le boulevard.
On aplatit la montagne avec le trou de
son coude.
Nous cherchons midi à quatorze heure.
Je m'engouffre dans le temps.
Je me suis enfermé dans une langue
quotidienne. Une sorte de boue naissante et envahissante. Je
n'articule plus. J'en ai fini d'articuler. Comme une boucle de bouche
de l'extérieur à l'intérieur plus rien ne s'articule. Tout est
démembré. En déformation. J'ai quelques mots en main mais aucun en
bouche. Je pratique une langue manuelle. Une langue d'enfermé. Je
développe un langage maigre. Un langage de classe maigre. Le matin
les choses sont collées entre elles. Je nomme chaque matin sans
différence. Chaque jour j'essaye de réveiller les choses
désarticulées du monde qui passe par mes yeux et ressort par ma
main moins articulé encore, le monde passe et disparaît par mes
yeux. Je rétrécie. Mon visage penche vers le vide.
Je reçois des petits paquets de terre.
Mon travail est de recevoir des petits paquets de terre et de les
envelopper dans du papier. Quand je n'ai plus de papier je mange la
terre par petits paquets. À même la main je mange des petites
boules de terre et je fais des trous dans mon corps. Je m'enterre au
travail. Quand je ne reçois pas de paquets de terre j’attends de
recevoir des paquets de terre. Je suis nerveux de ne rien avoir à me
trouer. Je fais des parachutes en papier que je mange. Je mange mon
travail chaque jour je m'enferme.
Je me retourne contre moi. Le jour je
me retourne contre tous mes faits et gestes. Je suis mon propre
ennemis ! Tous ce que je dis sera retenu contre moi. Tous ce que
je fais me fait défaut. Je ne cesse de me retourner contre moi.
Contre mon injustice et ma bassesse redondante. Contre ma redondance
je me retourne. Je me révolte. Tout ce que je dis me diminue. Je me
fais des croches pieds. Je m'envoie des piques. Je me mouche. Je me
casse. Je m'empêche. Je me coupe la parole. Tout les sales coups
sont pour moi. J'organise une mutinerie contre moi. Je suis un corps
de sédition. Je n'ai jamais raison. Tous mes choix sont à défaire.
Je me fais des vacheries. Je me parle mal. Je me tend des pièges.
Sans cesse je suis en lutte contre ce que je suis.
Je m'endors.
Je m'endors de tout.
Je m'endors debout.
Je m'endors dans tout.
Je m'endors partout.
Je m'endors souvent.
Je m'endors
Extraits d' un texte inachevable
Je n'ai
je suis arrivé un peu
peiné,
je suis rentré en gêne,
je suis à deux doigts de
m'excuser,
je ne sais pas ce que je
fais là,
je sais juste que ma voix
va devoir sortir,
je suis entré
je me suis assis,
j'ai regardé le publique
privé,
je me demande qui attend
quoi ou et qui,
je ne sais pas ce que je
fais là,
je,
ni pourquoi
je dois passer par là,
bonjour,
tout d’abord bonjour,
de premier abord bonjour,
commençons par nous
saluer,
je dis bonjour,
je répète bonjour,
je ne sais pas plus
qu'eux,
je n'attend rien devant
eux,
je suis là pour lire,
je ne vais pas lire,
je n'ai rien à lire,
je n'ai rien à
démontrer,
Je n'ai rien à
sacrifier,
Je n'ai rien,
ce que l'on peut lire
on peut le lire,
je n'ai rien à,
je n'ai rien ni,
ce que je porte je
l'écris,
je n'ai rien à redire,
je n'ai pas à rejouer,
je n'ai pas,
ici, je
ne suis plus
rôle costume,
celui de l'écrivain qui,
comme le singe grimpe à
son arbre
comme le poisson nage,
ou le pneu tourne ou
crève,
je n'ai pas de cage,
je me tourne de première
nécessité,
de saluer,
je dis bonjour,
(la lecture commence par
bonjour)
-êtes vous là, suis-je
ici,
assis (les), oui
je vais dire alors que
je n'ai rien préparé,
que
je ne suis pas préparé,
que
je vais dire alors que
je n'ai rien à lire, que
je vais dire que
je m'excuse, (bonjour)
je n'ai rien à lire,
je vais faire comme si
( comme si les uniformes
n'étaient pas que d'assassins )
je vais parler de cette
condition éprouvante de la bête que l'on montre,
je dis qu'il semble que
l'on soit tous assis, que
je ne porte pas de
costume, que
je suis venu complètement
nu, que
je ne suis pas préparé
à ça,
je vais parler de mon
incapacité à lire devant vous puis
je vais me couper,
je vais couper tout ce
qui pourrait s'apparenter à un développement je,
vais tout couper,
vais échouer
publiquement,
(ce sera notre lot
commun)
je vais essayer de me
rendre dans un endroit inconnu et intérieur,
je serai face à
l'inconnu,
je vais dire ce qu'il
c'est passé juste avant,
je vais dire le sol que
j'ai foulé pour venir,
pour arriver,
je ne vais pas lire ce
texte car
je n'ai pas de texte à
lire,
(le texte n'est pas
préparé)
mais la phrase passe, oui
combien
je n'aurais pas apporté,
donc
je ne serais pas préparé
à elle,
je ne suis pas préparé
à elle en général,
je ne suis pas général,
il y aura de longs
silences entre chacune des phrases,
il y aura de longs arrêts
pour penser à ce qui vient,
il y aura certainement
des individus qui se lèveront et qui partiront,
ils auront fait le juste
choix de partir et de se soulever,
je serai arrivé ici mais
je serai parti aussi
soulevé,
je vais évoquer l'idée
de partir en cours, l'idée de
je ne vais pas faire
figure,
je vais me ridiculiser,
je vais réfuter les
attentes possibles et chuter publiquement probablement,
je ne vais pas endosser
la forme figuré du poète figurant le poète dans sa forme,
qu'il improvise ou qu'il
s'apprivoise,
de ne pas faire autre
chose que de quitter,
je suis arrivé ici mais
ce n'était pas pour lire,
je pourrai cependant
venir lire quelque chose, ce
je simple, dire
je pourrais m’asseoir
et faire bouger une carcasse comme ça,
mais
je ne serais pas au plus
proche,
je serai probablement
déçu d'être venu là,
je serai sûrement
insatisfait et très étonné de ce qui n'a pas eu lieu,
(car rien n'est fait pour
qu'il y est lieu)
je dois me quitter
je parlerai des chaises,
je parlerai de
l'attention et des voitures qui ne cessent de passer,
(sont elles confortables
les voitures qui ne cessent de passer ?)
je n'aurai rien révisé,
j’essaierai d'être
juste,
je pourrai essayer d'être
au plus prêt de la chose qui me dépasse,
je pourrai mimer cette
condition publique privée de fond,
je pourrai m'approfondir
des contradictions de la vie rendue,
je ne serais pas vraiment
où
je suis ni ce que
je fais,
je serai aussi spectateur
comme ce qui me fait
face,
je tâcherai, d'égal à
égal,
je en me noyant
littéralement dans la honte,
je ne ferai pas d'effort
pour ça,
ou dans la boue,
je tomberai comme le
temps,
(nous y assisterons )
dans cet espace temps
tout ira de mal en pire, et
je n'aurai probablement
pas fait semblant,
j'aurai fait perdre de
votre temps,
j'aurais fait acte de
présence,
je dirai que je suis en
grève,
je parlerai de la grève
que
je mène puis
je me couperai pour les
raisons qui sont celles de la grève,
je ne représenterai rien
qu'un présent friable,
je pourrai m'appliquer à
rater quelque chose,
je ne sais pas bien
pourquoi
je suis arrivé ici,
je suis face à vous,
bonjour
je n'ai rien préparé,
je chercherai un moyen,
je chercherai à voix
haute le moyen d'y arriver,
je laisserai ma pensée
en construction se défaire directement,
je la laisserai
s'échapper,
je viendrai ici pour
m'échapper face à vous,
je n'animerai rien,
je commencerai par vous
saluer, puis
, déjà
je pourrai essayer de
penser à ce qui est en train de se passer
et qui me dépasse
complètement,
de ne rien croire,
ce ne sera pas facile,
ni pour vous ni pour moi,
je pourrais ne rien lire,
ne rien dire, ne rien mentir,
je pourrai m'en tenir là,
j'évoquerai la
possibilité de lire quelque chose, que
je n'aurai pas apporté,
je proposerai de tout
repousser, bonjour,
je fais là,
je viendrai ici assis
pour constater :
chaise, table, chaises
devant, estrade, estrade centrale, micro, chaise, papier, gens assis,
bruit, bruit des voitures, bruit du vent, bruit des arbres, chant des
arbres contre le vent, bruit des chaises, bruit des voitures, bruit
de ma salive intérieure, bruit du temps, goudron, métaux,
plastiques, gravier, végétaux, tissus, chaussures, pulls, chemises,
maillots, lunettes, casquettes, chapeaux, barbes, coupes, jupes,
pantalons, chemisiers, vestes, manteau, parapluies, sacs, casques,
roues, toits, pneus, livres, tables, des cris, des gaz, un
piétinement, un combat,
je pourrai constater
jusqu'à épuisement du
jour,
jusqu'à épuisement de
l'encre ou de la voix,
jusqu'à épuisement de
vous face à ça,
j'évoquerai l'ennuie,
l'attente,
j'évoquerai puis
je couperai court,
je pourrai souffler,
éternuer, prendre du recule, me reculer, me retraiter,
je pourrai très bien ne
rien dire et vous regarder,
regarder la gêne que
nous partagerions dans le silence et l'attente,
j'en suis arrivé là,
il n'y aura
pas de spectacle,
pas de pouvoir,
.
( Il y a comme une forme de
répétition il y a comme une chose répété comme une redite dans
le cours de l'histoire actuelle comme un trou il y a comme un trou
dans le mur la répétition d'un trou dans le mur comme une affaire
de balle il y a comme une scène de rue tous en joug contre tous en
joug comme quelque chose se répète il y a comme une chose déjà
vue c'est déjà vu une histoire de rond pour une histoire de rond de
trou de tube une chose de plus pour une chose en moins d'un effet de
répétition une sorte de canon qui revient circulaire tournant sur
le retour de retours permanents un retournement comme une question de
tire et de trou dans le mur et dans la peau répété comme le trou
de la tête à travers les têtes en joug contre le temps court
répété tous en guerre tous en guerre je suis fatigué tous en
dedans rentre dedans défense attaque assurance laisser faire pas
laisser retirer encore comme dans un trou déjà né une forme répété
de vide macabre trou de temps dans le corps trou de peau dans les
veines tous expulses de leurs manque comme vernis d'une rafale de
formes répétées de formes assurées rafale de front troués mur
scène de vue en joug à la chaîne en joug à tous détendre le
poing se tirer se viser dessus à la chaîne à la guerre quotidienne
de la défense de l'attaque de la méfiance de la forme répétée
redite de trou perte de ton de temps de sang forme de sang tenu
distance de bras canon forme de canon en tempe joug pour joug acharné
comme la guerre dépassée de sources d'informations tronquées
d'info moindre coupées tout est trop tard et le trou répété sur
le mur dans le corps au repos jamais comme à la guerre qui tiens
mais d'une vie macabre et jamais reposée.)
-Je ne t'ai pas attendu
plus que ça. Je n'ai rien attendu pour quitter l'avantage qu'il n'y
avait pas. Ce qu'il c'est passé c'est. C'était imprévisible. Mais
nous le sentions monter. Je sentais monter ce mouvement de recule.
C'était une situation perpétuelle, joyeuse. Nous avons brisé la
grande porte du lycée. J'ai forcé les portes pour en sortir. Le
bras métallique n'a pas tenu. Comme la lois. Très tôt nous avons
compris que notre jeunesse était indésirable. Que nos désirs
dépassaient leurs attentes. Nous débordions d'imagination. Nous
pouvions boire si nous le souhaitions. Nous avons convergé. Est
marquée cette date. Est marquée cette année. Nous avions les clefs
de la compréhension et des halls d'immeuble. Nous avions le verbe et
l'assurance. Les murs de la ville ne manquaient pas. Le retour en
classe était une peine mais rien ne pouvait effacer ce qui a eu
lieu. Nos mémoires. Rien ne pouvait plus être comme avant.
____
Je roule des petites
boules de terre entre mes mains.
Je prend la terre par
terre et je la pince fort avec mes doigts
pour la tasser je sert
pour tasser la terre
je sers à tasser la
terre. Je
tasse la terre.
À pleines mains.
De petites boules comme
des balles.
Toute la terre bien
serrée contre elle.
Toute la terre entassé
entre les mains
devient une petite boule
de terre entre nos mains.
La terre est enfouie dans
notre main.
Puis nous roulons nos
petites boules de terre devant nous
nous rangeons nos petites
boules de terre pour les tasser.
Nous tassons de petites
boules de terre
dans des étuis de bois.
Nous frappons la terre
humide
de nos poings.
Je tasse la terre avec
mon poing dans l’étui.
Entre ces petites cales
de bois nous tassons de petites boules de terre.
Parfois avec nos main
ou un outil
que l'on tiens
pour taper.
Nous tapons les petites
boules de terre avec des outils.
Dans la terre humide.
Puis nous attendons -ou
nous faisons des petites boulettes de terre.
Nous attendons que les
étuis à terre sèchent.
La terre est rouge sèche
ou ocre.
La terre tiens quand elle
est sèche.
Elle se tiens droite dans
son étuis.
Nous constatons que la
terre est rouge sèche et se tiens.
J'enlève alors l'étui
de bois : les cales : le cadre.
Nous prenons dans la main
un étui de terre sèche lourde et rouge.
Nous prenons avec la
force du bras des étuis de terre
des briques.
Nous soulevons des
petites boules de terre tassées en brique.
Nous faisons des briques.
Nous nous imbriquons.
- un parachutes
- un casque de sécurité
- 5 paires de chaussettes
- 4 pantalons courts
- 4 pantalons longs
- 7 sous vêtement
- un arrosoir éléphant bleu
- une chemise avec tête cheval
- trois étuis à lunette
- 3 pull
- 3 sous pull
- 3 oreilles de rechange
- un trampoline
- petite piscine + jeux
- gilet par balle
- rasoir
prolétaire encore,
d'utiliser ce vieux mot, pour nommer encore, tout de la marge, tout
de la vie, merdique qu'elle est, prolétaire encore, celui qui bat
des bras, pour ne pas couler, celui qui n'a rien,
encore, malgré le temps
prolétaire encore, des jouissances faciles, des fuites
irréversibles, prolétaire encore, d'une voix que l'on tais,
toujours technique, sans homme, automatique, pratique, est le silence
du prolétaire encore, ce mot traîne dans la vie, ce mot pourri dans
la vase, que l'on juge, prolétaire qu'on dit, de son éternelle
plainte, du devoir, à tout ce qu'il empreinte, celui là qui n'a
rien,
que sa ressemblance,
prolétaire à lettres, ami sans arme, mis à bas, de ton nom
souillé, des pouvoirs que tu réfutes, tu as de ton côté,
l'histoire amère, des lieux de bancs que tu habites, prolétaire
encore, de chercher du regard une bonne entente, insoumise et
révoltée, digne de vie, prolétaire tu es, prolétaire réaliste,
sans paix sans régiment, toujours je te serais, seuls humains
restants, orphelins en nombre, on dépassé la logique de classe,
orphelins en nombre, prolétaire parmi vous, sans facile, sans
condition, sans drapeau.
Je regarde
de
loin le lac au pied des montagnes.
de
loin ce que l'on appel la plage et les gens qui la peuple.
de
loin le peuple de la plage.
des
personnes marcher.
les
arbres qui ne bougent pas.
mes
pieds.
Je
vois le temps passer.
dans
le vide.
de
loin l'avenir.
de
nouveau les gens prêt du lac.
s'affairer
prêt de l'eau ancienne.
J'entends
des individus mastiquer.
loin
devant dans le vide de l'ombre des arbres.
mes
mains.
le
sol.
la
montagne en face qui ne bouge pas.
le
lac en face qui ne bouge pas.
trop
insister regarder.
au
fond de moi tout autant à la surface.
remonter
à la surface de l'eau des bulles d'air de vase.
la
surface de ma peau et ses restes.
la
route.
le
bord de la route.
au
fond de moi. Je regarde.
d'où
patienter, l'ennuie.
Je ne
vois rien venir que l'heure du repas.
l'heure
du repas me tomber dessus comme toujours.
les
mots me tomber dessus comme des morts.
le
soleil. L'heure.
le
soleil tomber.
les
avions nous menacer.
tomber.
(
trois avions
dans
le ciel bleu,
puis
ensuite,
110
000 morts. )
la
durée reproduire ses fins.
de
loin le soleil brûler jusqu'à dedans.
Je
m'engouffre dans le temps.
À
l'abolir.
tourner
la mouche.
tourner
l'autre mouche.
comme
un crâne tourner
comme
trois avions dans le ciel qui tombe.
de
loin l'ouverture.
ce
qui ferme en moi
ce
qui de moi fait un être fermé
l'autre
imagine.
la
surface du papier.
la
figure que je souhaite porter.
les
âges passer autour de moi.
les
peurs invisibles des hommes
leurs
manières extérieures de se rassurer.
Des
hommes chassent des hommes.
Pour
commencer je cherche ma place un endroit
Migrant.
où
reposer mes os au dessus de mon crâne
quelque
chose plane succombe toujours à la recherche d'un lieu
à la
fouille de son trou.
le
sens dans lequel nous tombons.
en
face des morceaux de bois taillés.
en
face des morceaux de chaire.
en
face des morceaux de bois taillés en boite, en table, en planche, en
armoire.
traîner
des morceaux de pain tomber des arbres frémirent.
ma
bouche de l'intérieure
j'ouvre
ma bouche et remplit mon buste d'air.
J'ouvre
ma bouche grande pour faire sortir l'air usée de mon corps.
du
bout de la main le bois tenir le métal qui tient l'encre étirée
tenir
en agrégat les figures qui manquent.
les
gestes qui se reconnaissent.
se
ressembler les ans.
les
situations se succéder.
Je me
regarde
perdre
confiance.
ratatiné.
ne
pas convenir.
la
vie me dépasser.
La
faim tenir au ventre.
mes
désirs patienter.
mes
désirs repassés.
parfois
m'égarer.
Je
regarde.
et
envie l'impossible encore.
le
plafond sans corde.
le
sol troué.
Migrer.
l'air
tourner.
le
vinaigre dans la plaie.
l'arbre
changer de forme face à mes yeux.
Je
regarde.
Me
noyer.
le
tissus se déplacer.
l'heure.
Je
garde en moi une tristesse juvénile.
L'insatisfaction
quotidienne.
par
ailleurs et des invisibles.
le
mur qui ne bouge pas.
un
écran de lumière dévorant.
___________
est ce constat : la
roue le manège le mixeur
la montagne
est ce lieu qu'il nous
faut traverser
les cuvettes de brume les
cuvettes de pluie
l'océan
sont les frontières
ne sont pas les
notre
du gravier
le bord de la route :
des gravas dans le trou
de la bouche tiède
la petite bête sortie
des champs
( qu'ils sont pris )
de l'essence en espèce
disparue du bord
du corps aperçue
du coin de la nuit
de la tournure du temps
qui tombe et nous
glace des eaux profondes
de la cale à la cuve
de la veille en ce corps
étanche non perméable
à toi : prévisible
les lignes blanches
des cailloux que tu fumes
dragons de vents
à l'orée des ports :
des retours
-de corps
-noyés.
sur la route foutue
nous roulons paysages
clos garnis de murs
les lignes blanches
succèdent
et la musique
est la musique :
revenante
épuisée
nous
remplie de foin
des silences en
nous
mastiqués
des contractions d'os
et des entrées :
fracassées
-la vie
tournante :
de rétentions
de fuites
de départs
je n'ai lieu en moi
traversé qui étire
le corps en face
n'est lieu que sur
le sable est la tranche
de son histoire en
langue :
bords familiers :
les faussés
les tranchés
les galeries
les abris
que des hommes et des
femmes
de constructions
individuelles
de salives
les premiers
les premiers mots
est ce chien promené
la boucle la couleur
la peau qui recouvre de
terre mon sang
toute la boue dans mon
être écrasé
les dominations
mon corps
la dénomination des
habitudes
confortables
tes siècles sur les
miens
ses premiers mots
La rémunération
du temps
de travail
les lassos de lignes les
bas côtés
nous accélérons
détruire défoncer :
une forteresse miscible
de chaire
qui m'imbriquent sont les
yeux
lourde
que tu frottes et
piétines
petit matin tes restes :
centaines de corps
sont la brûlure
sont les entassements
t'épuise freine
festin de vase
est l'absence
de marquage
de cette descente longue
le visage sombre sans
peur
des vues de ton enveloppe
nue de la langue
claque où se brise
les premiers mots
prononcés
du chant des aurores
préventives vaines
au musée : tes
échecs chaque matins
nous roulons
sur le temps arrêté
nous roulons
l'un dans l'autre
de l’étreinte
de l'attente
des routes blanches
des courbes
à double sens
phrase première
intensité basse
démesurée
prochaine sortie intime
démesurée
voie rapide
convergeons
l'océan
sont les formes d'oiseaux
de corps
aux cris
démesurés
me couvrent
me crispent
me serrent
m'astreignent :
en silence
mastiqué
le ronflement de mon
torse
sur le sol et de l'air
usé
stagnant pourrissant les
premiers
mots de ta
-bouche pourrissante
pourrissant mon
-l'air de mon
corps usé
tout stagne
tourne à ma bouche
la faune de bord
chante tous trompette
drapeau dedans :
toi hors
son penchant de chute
restante
je noircir
je remplir
la page entière
ce livre d'encre
noire et d'accident
de
sans solution
ce qui me reste
sans solution
bientôt sans nom
ce reste ce texte
quelque chose de sans
ce texte sans
le vent brûlé
des champs
le jaune pâle
passé des champs
le vert brûlé
pâle des tiges
la main
des mythes de l'écriture
pauvre
non
conjuguée
ce souffle
dedans non, nous
chiens noirs ce texte
vacant des contours
les chemins de ton
ventre est ta voûte
mes lèvres en coque
balisée
éparse
attaque
fermenté
de la langue
de la langue
dont
les germes en feu
des cieux occupés
de navires rouges
de temps.
Dessiner :
abolie la durée.