27 août 2015

Un rafiot, une avalanche, un totem.





Un rafiot, une avalanche, un totem
exposition de 7 dessins à l'encre
en septembre, au Mans.

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Revue :
PLI4 numéro spécial
courant septembre, début octobre.



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TEXTE 

Quelques extraits de textes 
écrits ces dernières semaines 

( Bien sur je n'ai pas pris la peine
 de corriger quoique ce soit )





Il n'y a pas de rivière, il n'y a pas d'herbe, il n'y a pas d'arbres.
Il y a l'eau. Il y a le goudron. Il y a ces arbres.

Il n'y a pas de montagne. Il n'y a pas plaines. Il n'y a pas d'eau.
Il y a le vide. Il y a les routes. Il y a le boulevard.


On aplatit la montagne avec le trou de son coude. 
Nous cherchons midi à quatorze heure.
Je m'engouffre dans le temps.


 
Je me suis enfermé dans une langue quotidienne. Une sorte de boue naissante et envahissante. Je n'articule plus. J'en ai fini d'articuler. Comme une boucle de bouche de l'extérieur à l'intérieur plus rien ne s'articule. Tout est démembré. En déformation. J'ai quelques mots en main mais aucun en bouche. Je pratique une langue manuelle. Une langue d'enfermé. Je développe un langage maigre. Un langage de classe maigre. Le matin les choses sont collées entre elles. Je nomme chaque matin sans différence. Chaque jour j'essaye de réveiller les choses désarticulées du monde qui passe par mes yeux et ressort par ma main moins articulé encore, le monde passe et disparaît par mes yeux. Je rétrécie. Mon visage penche vers le vide.

Je reçois des petits paquets de terre. Mon travail est de recevoir des petits paquets de terre et de les envelopper dans du papier. Quand je n'ai plus de papier je mange la terre par petits paquets. À même la main je mange des petites boules de terre et je fais des trous dans mon corps. Je m'enterre au travail. Quand je ne reçois pas de paquets de terre j’attends de recevoir des paquets de terre. Je suis nerveux de ne rien avoir à me trouer. Je fais des parachutes en papier que je mange. Je mange mon travail chaque jour je m'enferme.
 
Je me retourne contre moi. Le jour je me retourne contre tous mes faits et gestes. Je suis mon propre ennemis ! Tous ce que je dis sera retenu contre moi. Tous ce que je fais me fait défaut. Je ne cesse de me retourner contre moi. Contre mon injustice et ma bassesse redondante. Contre ma redondance je me retourne. Je me révolte. Tout ce que je dis me diminue. Je me fais des croches pieds. Je m'envoie des piques. Je me mouche. Je me casse. Je m'empêche. Je me coupe la parole. Tout les sales coups sont pour moi. J'organise une mutinerie contre moi. Je suis un corps de sédition. Je n'ai jamais raison. Tous mes choix sont à défaire. Je me fais des vacheries. Je me parle mal. Je me tend des pièges. Sans cesse je suis en lutte contre ce que je suis.

Je m'endors.
Je m'endors de tout.
Je m'endors debout.
Je m'endors dans tout.
Je m'endors partout.
Je m'endors souvent.
Je m'endors 



Extraits d' un texte inachevable 



Je n'ai


je suis arrivé un peu peiné,
je suis rentré en gêne,
je suis à deux doigts de m'excuser,
je ne sais pas ce que je fais là,
je sais juste que ma voix va devoir sortir,
je suis entré
je me suis assis,
j'ai regardé le publique privé,
je me demande qui attend quoi ou et qui,
je ne sais pas ce que je fais là,
je,
ni pourquoi

je dois passer par là,
bonjour,
tout d’abord bonjour,
de premier abord bonjour,
commençons par nous saluer,

je dis bonjour,
je répète bonjour,
je ne sais pas plus qu'eux,
je n'attend rien devant eux,
je suis là pour lire,
je ne vais pas lire,
je n'ai rien à lire,
je n'ai rien à démontrer,
Je n'ai rien à sacrifier,
Je n'ai rien,

ce que l'on peut lire
on peut le lire,

je n'ai rien à,
je n'ai rien ni,

ce que je porte je l'écris,

je n'ai rien à redire,
je n'ai pas à rejouer,
je n'ai pas,

ici, je
ne suis plus

rôle costume,
celui de l'écrivain qui,
comme le singe grimpe à son arbre
comme le poisson nage,
ou le pneu tourne ou crève,

je n'ai pas de cage,
je me tourne de première nécessité,

de saluer,

je dis bonjour,
(la lecture commence par bonjour)

-êtes vous là, suis-je ici,

assis (les), oui

je vais dire alors que
je n'ai rien préparé, que
je ne suis pas préparé, que
je vais dire alors que
je n'ai rien à lire, que
je vais dire que
je m'excuse, (bonjour)
je n'ai rien à lire,
je vais faire comme si

( comme si les uniformes n'étaient pas que d'assassins )
je vais parler de cette condition éprouvante de la bête que l'on montre,
je dis qu'il semble que l'on soit tous assis, que
je ne porte pas de costume, que
je suis venu complètement nu, que
je ne suis pas préparé à ça,
je vais parler de mon incapacité à lire devant vous puis
je vais me couper,
je vais couper tout ce qui pourrait s'apparenter à un développement je,

vais tout couper,

vais échouer publiquement,

(ce sera notre lot commun)

je vais essayer de me rendre dans un endroit inconnu et intérieur,
je serai face à l'inconnu,
je vais dire ce qu'il c'est passé juste avant,
je vais dire le sol que
j'ai foulé pour venir, pour arriver,
je ne vais pas lire ce texte car
je n'ai pas de texte à lire,

(le texte n'est pas préparé)
mais la phrase passe, oui
combien

je n'aurais pas apporté, donc
je ne serais pas préparé à elle,
je ne suis pas préparé à elle en général,
je ne suis pas général,

il y aura de longs silences entre chacune des phrases,
il y aura de longs arrêts pour penser à ce qui vient,
il y aura certainement des individus qui se lèveront et qui partiront,
ils auront fait le juste choix de partir et de se soulever,

je serai arrivé ici mais
je serai parti aussi soulevé,
je vais évoquer l'idée de partir en cours, l'idée de
je ne vais pas faire figure,
je vais me ridiculiser,
je vais réfuter les attentes possibles et chuter publiquement probablement,
je ne vais pas endosser la forme figuré du poète figurant le poète dans sa forme,

qu'il improvise ou qu'il s'apprivoise,
de ne pas faire autre chose que de quitter,

je suis arrivé ici mais ce n'était pas pour lire,
je pourrai cependant venir lire quelque chose, ce
je simple, dire
je pourrais m’asseoir et faire bouger une carcasse comme ça,

mais

je ne serais pas au plus proche,
je serai probablement déçu d'être venu là,
je serai sûrement insatisfait et très étonné de ce qui n'a pas eu lieu,
(car rien n'est fait pour qu'il y est lieu)

je dois me quitter

je parlerai des chaises,
je parlerai de l'attention et des voitures qui ne cessent de passer,
(sont elles confortables les voitures qui ne cessent de passer ?)

je n'aurai rien révisé,
j’essaierai d'être juste,
je pourrai essayer d'être au plus prêt de la chose qui me dépasse,
je pourrai mimer cette condition publique privée de fond,
je pourrai m'approfondir des contradictions de la vie rendue,
je ne serais pas vraiment où
je suis ni ce que
je fais,
je serai aussi spectateur comme ce qui me fait
face,
je tâcherai, d'égal à égal,
je en me noyant littéralement dans la honte,
je ne ferai pas d'effort pour ça,
ou dans la boue,
je tomberai comme le temps,
(nous y assisterons )

dans cet espace temps tout ira de mal en pire, et
je n'aurai probablement pas fait semblant,
j'aurai fait perdre de votre temps,
j'aurais fait acte de présence,
je dirai que je suis en grève,
je parlerai de la grève que
je mène puis
je me couperai pour les raisons qui sont celles de la grève,
je ne représenterai rien qu'un présent friable,
je pourrai m'appliquer à rater quelque chose,
je ne sais pas bien pourquoi
je suis arrivé ici,
je suis face à vous, bonjour
je n'ai rien préparé,
je chercherai un moyen,
je chercherai à voix haute le moyen d'y arriver,
je laisserai ma pensée en construction se défaire directement,
je la laisserai s'échapper,
je viendrai ici pour m'échapper face à vous,
je n'animerai rien,
je commencerai par vous saluer, puis
, déjà
je pourrai essayer de penser à ce qui est en train de se passer
et qui me dépasse complètement,
de ne rien croire,

ce ne sera pas facile,
ni pour vous ni pour moi,

je pourrais ne rien lire, ne rien dire, ne rien mentir,
je pourrai m'en tenir là,
j'évoquerai la possibilité de lire quelque chose, que
je n'aurai pas apporté,
je proposerai de tout repousser, bonjour,
je fais là,
je viendrai ici assis pour constater :

chaise, table, chaises devant, estrade, estrade centrale, micro, chaise, papier, gens assis, bruit, bruit des voitures, bruit du vent, bruit des arbres, chant des arbres contre le vent, bruit des chaises, bruit des voitures, bruit de ma salive intérieure, bruit du temps, goudron, métaux, plastiques, gravier, végétaux, tissus, chaussures, pulls, chemises, maillots, lunettes, casquettes, chapeaux, barbes, coupes, jupes, pantalons, chemisiers, vestes, manteau, parapluies, sacs, casques, roues, toits, pneus, livres, tables, des cris, des gaz, un piétinement, un combat,

je pourrai constater
jusqu'à épuisement du jour,
jusqu'à épuisement de l'encre ou de la voix,
jusqu'à épuisement de vous face à ça,

j'évoquerai l'ennuie, l'attente,
j'évoquerai puis

je couperai court,
je pourrai souffler, éternuer, prendre du recule, me reculer, me retraiter,
je pourrai très bien ne rien dire et vous regarder,

regarder la gêne que nous partagerions dans le silence et l'attente,

j'en suis arrivé là,

il n'y aura

pas de spectacle,
pas de pouvoir,
.



( Il y a comme une forme de répétition il y a comme une chose répété comme une redite dans le cours de l'histoire actuelle comme un trou il y a comme un trou dans le mur la répétition d'un trou dans le mur comme une affaire de balle il y a comme une scène de rue tous en joug contre tous en joug comme quelque chose se répète il y a comme une chose déjà vue c'est déjà vu une histoire de rond pour une histoire de rond de trou de tube une chose de plus pour une chose en moins d'un effet de répétition une sorte de canon qui revient circulaire tournant sur le retour de retours permanents un retournement comme une question de tire et de trou dans le mur et dans la peau répété comme le trou de la tête à travers les têtes en joug contre le temps court répété tous en guerre tous en guerre je suis fatigué tous en dedans rentre dedans défense attaque assurance laisser faire pas laisser retirer encore comme dans un trou déjà né une forme répété de vide macabre trou de temps dans le corps trou de peau dans les veines tous expulses de leurs manque comme vernis d'une rafale de formes répétées de formes assurées rafale de front troués mur scène de vue en joug à la chaîne en joug à tous détendre le poing se tirer se viser dessus à la chaîne à la guerre quotidienne de la défense de l'attaque de la méfiance de la forme répétée redite de trou perte de ton de temps de sang forme de sang tenu distance de bras canon forme de canon en tempe joug pour joug acharné comme la guerre dépassée de sources d'informations tronquées d'info moindre coupées tout est trop tard et le trou répété sur le mur dans le corps au repos jamais comme à la guerre qui tiens mais d'une vie macabre et jamais reposée.)


-Je ne t'ai pas attendu plus que ça. Je n'ai rien attendu pour quitter l'avantage qu'il n'y avait pas. Ce qu'il c'est passé c'est. C'était imprévisible. Mais nous le sentions monter. Je sentais monter ce mouvement de recule. C'était une situation perpétuelle, joyeuse. Nous avons brisé la grande porte du lycée. J'ai forcé les portes pour en sortir. Le bras métallique n'a pas tenu. Comme la lois. Très tôt nous avons compris que notre jeunesse était indésirable. Que nos désirs dépassaient leurs attentes. Nous débordions d'imagination. Nous pouvions boire si nous le souhaitions. Nous avons convergé. Est marquée cette date. Est marquée cette année. Nous avions les clefs de la compréhension et des halls d'immeuble. Nous avions le verbe et l'assurance. Les murs de la ville ne manquaient pas. Le retour en classe était une peine mais rien ne pouvait effacer ce qui a eu lieu. Nos mémoires. Rien ne pouvait plus être comme avant. 


____


Je roule des petites boules de terre entre mes mains.
Je prend la terre par terre et je la pince fort avec mes doigts

pour la tasser je sert pour tasser la terre
je sers à tasser la terre. Je
tasse la terre.

À pleines mains.
De petites boules comme des balles.
Toute la terre bien serrée contre elle.

Toute la terre entassé entre les mains
devient une petite boule de terre entre nos mains.
La terre est enfouie dans notre main.

Puis nous roulons nos petites boules de terre devant nous
nous rangeons nos petites boules de terre pour les tasser.

Nous tassons de petites boules de terre
dans des étuis de bois.
Nous frappons la terre humide
de nos poings.

Je tasse la terre avec mon poing dans l’étui.
Entre ces petites cales de bois nous tassons de petites boules de terre.

Parfois avec nos main
ou un outil
que l'on tiens
pour taper.

Nous tapons les petites boules de terre avec des outils.
Dans la terre humide.

Puis nous attendons -ou nous faisons des petites boulettes de terre.
Nous attendons que les étuis à terre sèchent.

La terre est rouge sèche ou ocre.
La terre tiens quand elle est sèche.

Elle se tiens droite dans son étuis.
Nous constatons que la terre est rouge sèche et se tiens.

J'enlève alors l'étui de bois : les cales : le cadre.

Nous prenons dans la main un étui de terre sèche lourde et rouge.
Nous prenons avec la force du bras des étuis de terre
des briques.

Nous soulevons des petites boules de terre tassées en brique.
Nous faisons des briques.
Nous nous imbriquons.






  • un parachutes
  • un casque de sécurité
  • 5 paires de chaussettes
  • 4 pantalons courts
  • 4 pantalons longs
  • 7 sous vêtement
  • un arrosoir éléphant bleu
  • une chemise avec tête cheval
  • trois étuis à lunette
  • 3 pull
  • 3 sous pull
  • 3 oreilles de rechange
  • un trampoline
  • petite piscine + jeux
  • gilet par balle
  • rasoir


prolétaire encore, d'utiliser ce vieux mot, pour nommer encore, tout de la marge, tout de la vie, merdique qu'elle est, prolétaire encore, celui qui bat des bras, pour ne pas couler, celui qui n'a rien,
encore, malgré le temps prolétaire encore, des jouissances faciles, des fuites irréversibles, prolétaire encore, d'une voix que l'on tais, toujours technique, sans homme, automatique, pratique, est le silence du prolétaire encore, ce mot traîne dans la vie, ce mot pourri dans la vase, que l'on juge, prolétaire qu'on dit, de son éternelle plainte, du devoir, à tout ce qu'il empreinte, celui là qui n'a rien,
que sa ressemblance, prolétaire à lettres, ami sans arme, mis à bas, de ton nom souillé, des pouvoirs que tu réfutes, tu as de ton côté, l'histoire amère, des lieux de bancs que tu habites, prolétaire encore, de chercher du regard une bonne entente, insoumise et révoltée, digne de vie, prolétaire tu es, prolétaire réaliste, sans paix sans régiment, toujours je te serais, seuls humains restants, orphelins en nombre, on dépassé la logique de classe, orphelins en nombre, prolétaire parmi vous, sans facile, sans condition, sans drapeau.




Je regarde

de loin le lac au pied des montagnes.
de loin ce que l'on appel la plage et les gens qui la peuple.
de loin le peuple de la plage.
des personnes marcher.
les arbres qui ne bougent pas.
mes pieds.
Je vois le temps passer.
dans le vide.
de loin l'avenir.

de nouveau les gens prêt du lac.
s'affairer prêt de l'eau ancienne.
J'entends des individus mastiquer.
loin devant dans le vide de l'ombre des arbres.
mes mains.
le sol.

la montagne en face qui ne bouge pas.
le lac en face qui ne bouge pas.

trop insister regarder.
au fond de moi tout autant à la surface.
remonter à la surface de l'eau des bulles d'air de vase.
la surface de ma peau et ses restes.
la route.
le bord de la route.
au fond de moi. Je regarde.
d'où patienter, l'ennuie.
Je ne vois rien venir que l'heure du repas.
l'heure du repas me tomber dessus comme toujours.
les mots me tomber dessus comme des morts.
le soleil. L'heure.
le soleil tomber.
les avions nous menacer.
tomber.

( trois avions
dans le ciel bleu,
puis ensuite,
110 000 morts. )

la durée reproduire ses fins.
de loin le soleil brûler jusqu'à dedans.
Je m'engouffre dans le temps.
À l'abolir.
tourner la mouche.
tourner l'autre mouche.
comme un crâne tourner
comme trois avions dans le ciel qui tombe.
de loin l'ouverture.
ce qui ferme en moi
ce qui de moi fait un être fermé
l'autre imagine.
la surface du papier.
la figure que je souhaite porter.
les âges passer autour de moi.
les peurs invisibles des hommes
leurs manières extérieures de se rassurer.
Des hommes chassent des hommes.

Pour commencer je cherche ma place un endroit
Migrant.
où reposer mes os au dessus de mon crâne
quelque chose plane succombe toujours à la recherche d'un lieu
à la fouille de son trou.

le sens dans lequel nous tombons.
en face des morceaux de bois taillés.
en face des morceaux de chaire.
en face des morceaux de bois taillés en boite, en table, en planche, en armoire.
traîner des morceaux de pain tomber des arbres frémirent.

ma bouche de l'intérieure
j'ouvre ma bouche et remplit mon buste d'air.

J'ouvre ma bouche grande pour faire sortir l'air usée de mon corps.
du bout de la main le bois tenir le métal qui tient l'encre étirée
tenir en agrégat les figures qui manquent.
les gestes qui se reconnaissent.
se ressembler les ans.
les situations se succéder.

Je me regarde
perdre confiance.
ratatiné.
ne pas convenir.
la vie me dépasser.
La faim tenir au ventre.
mes désirs patienter.
mes désirs repassés.
parfois m'égarer.
Je regarde.
et envie l'impossible encore.
le plafond sans corde.
le sol troué.
Migrer.
l'air tourner.
le vinaigre dans la plaie.
l'arbre changer de forme face à mes yeux.
Je regarde.
Me noyer.
le tissus se déplacer.
l'heure.

Je garde en moi une tristesse juvénile.
L'insatisfaction quotidienne.
par ailleurs et des invisibles.
le mur qui ne bouge pas.
un écran de lumière dévorant. 


___________



est ce constat : la roue le manège le mixeur
la montagne

est ce lieu qu'il nous faut traverser
les cuvettes de brume les cuvettes de pluie
l'océan

sont les frontières
ne sont pas les
notre

du gravier
le bord de la route : des gravas dans le trou
de la bouche tiède
la petite bête sortie des champs
( qu'ils sont pris )

de l'essence en espèce
disparue du bord
du corps aperçue
du coin de la nuit

de la tournure du temps

qui tombe et nous
glace des eaux profondes
de la cale à la cuve
de la veille en ce corps
étanche non perméable
à toi : prévisible

les lignes blanches
des cailloux que tu fumes
dragons de vents
à l'orée des ports : des retours
-de corps
-noyés.

sur la route foutue
nous roulons paysages clos garnis de murs
les lignes blanches
succèdent
et la musique
est la musique :
revenante
épuisée

nous
remplie de foin
des silences en
nous
mastiqués
des contractions d'os
et des entrées :
fracassées
-la vie
tournante :
de rétentions
de fuites
de départs

je n'ai lieu en moi
traversé qui étire
le corps en face
n'est lieu que sur
le sable est la tranche
de son histoire en langue :
bords familiers :
les faussés
les tranchés
les galeries
les abris

que des hommes et des femmes
de constructions individuelles
de salives

les premiers
les premiers mots
est ce chien promené
la boucle la couleur
la peau qui recouvre de terre mon sang
toute la boue dans mon être écrasé
les dominations
mon corps
la dénomination des habitudes
confortables
tes siècles sur les miens
ses premiers mots

La rémunération
du temps
de travail
les lassos de lignes les bas côtés
nous accélérons
détruire défoncer : une forteresse miscible
de chaire
qui m'imbriquent sont les yeux
lourde
que tu frottes et piétines
petit matin tes restes :
centaines de corps

sont la brûlure
sont les entassements

t'épuise freine
festin de vase
est l'absence
de marquage
de cette descente longue
le visage sombre sans peur
des vues de ton enveloppe
nue de la langue

claque où se brise
les premiers mots prononcés
du chant des aurores préventives vaines
au musée : tes échecs chaque matins
nous roulons

sur le temps arrêté
nous roulons
l'un dans l'autre
de l’étreinte
de l'attente
des routes blanches
des courbes
à double sens
phrase première intensité basse
démesurée
prochaine sortie intime
démesurée
voie rapide
convergeons
l'océan
sont les formes d'oiseaux
de corps
aux cris
démesurés
me couvrent
me crispent
me serrent
m'astreignent :

en silence

mastiqué
le ronflement de mon torse
sur le sol et de l'air
usé
stagnant pourrissant les premiers
mots de ta
-bouche pourrissante
pourrissant mon
-l'air de mon
corps usé
tout stagne
tourne à ma bouche
la faune de bord
chante tous trompette
drapeau dedans :
toi hors
son penchant de chute restante
je noircir
je remplir
la page entière
ce livre d'encre
noire et d'accident
de
sans solution
ce qui me reste
sans solution
bientôt sans nom
ce reste ce texte
quelque chose de sans
ce texte sans
le vent brûlé
des champs
le jaune pâle
passé des champs
le vert brûlé
pâle des tiges
la main
des mythes de l'écriture
pauvre
non
conjuguée
ce souffle
dedans non, nous
chiens noirs ce texte
vacant des contours
les chemins de ton
ventre est ta voûte
mes lèvres en coque
balisée
éparse
attaque
fermenté
de la langue
de la langue
dont
les germes en feu
des cieux occupés
de navires rouges
de temps.

Dessiner :
abolie la durée.