30 septembre 2014

30092014 - ceci n'est pas un urinoir




Crash normal, photographie, 2014

 _

on donne toujours un peu de soi 
au temps qui passe


20 septembre 2014

Le chemin est long





Sans titre, 2014
encre et plume sur toile, 180cmx120cm


Je ne sais pas encore si je m'arrête là ou si je poursuis
Une photographie pour arrêter le travail, un peu.
 Cette toile devrait être exposée à Nantes début novembre.
Les informations viendrons en temps voulu.

à bientôt



19 septembre 2014

Anthropologie des jours



-Voila bien longtemps que je n'ai pas publié mes textes sur cette page. Je publie le travail en cours sur le site Armée noire de Charles Pennequin. Mais parfois c'est un peu de chemin. Alors aujourd'hui quelques extraits, dont certains prennent part à l’Anthropologie des jours . Le titre n'est pas définitif et les textes ne sont pas corrigés. Nous sommes en septembre, année quatorze, siècle vingt et un, j'ai vingt ans plus six autres. 


___



Tout croise. Se croisant le faire. Se croyant dedans. Autour de force à ne dire mot. Au tour de qui. C'est à qui maintenant. Le mot falaise. Celui qui choix plus qu'un autre. Le bien tombé. Celui qui l'a. Sisyphe. Le bien portant. Vers quoi il pousse. Son tas de mots. Sa tourmente acceptable. Rebond prévisible, on ne sait jamais. Sa pâte de poids. Sa matière de sens. Grise. Tout ça tout choie. On nous donne le choir. Et les mots se chourent. Se font la malle. S'emballent se mâchent se méprennent. Grise. Se fondent. On se demande à tour de rôle. À tour de bras. On se met mot au murmurant que tout choie dans l'entourmement. Le mot en rôle plus d'un. Et ça se refile vite. Le mot entre. Se défile. Sans attendre la corde raide. Sans jeu. Gravite grimpe grince grouille grabuge gras comme en gros, mot-montante, inversé du dépassement. L'entourmenté gis entre des lignes silencieuses. Profile sa marche boiteuse, arythmique. J'aime le mot lacune. Il n'y a pas assez de mots. Dans la profusion comme dans le manque. La parole est terrifiante. 

( les points de fuites peuvent. Et la matière assemble. Chaque phrase est passée, dans en ensemble confus. Au dehors, quelques arbres, d'autres horizons. La lumière du jour, électrique, nucléon. Fuite, non. Archers, en ligne, contournent. )

Je cherche à me souvenir des mots d'hier, tous ceux que je n'ai pas pu prendre, noter, mettre à l’écart, bien au chaud, ceux que je n'ai pas pu retenir. Je me rappel la nuit, un trajet de nuit, ces trajets de nuit, où les arbres sont blancs et le reste un jeu d'ombres, éclairé par les lumières artificiels des hommes, quand chaque lieu devient scène et l'herbe d'un vert presque plastique. Seuls les images restent où l'on est sur que rien ne tienne. Et l'inquiétante étrangeté devant laquelle on passe, regard fixe, ni plus, ni moins. On se dit que la répétition n'est pas un but, ni méthode, ni fin en soit, que le ressac est celui de la langue, celle qui vient s'échouer dans l'irrégulier que nous sommes, celle que l'on cherche, encore. Quand à la faute, on aimerait bien penser qu'elle passe, qu'elle n'est pas notre, qu'elle était là déjà, ou la leurs. Mais il faut tout prendre, tout embrasser, tout retenir, devenir faute si il faut, créer des lacunes. Je cherche à retrouver la langue de la nuit dernière mais il y a le vide. Tout est clair alors, l'écriture est un manque à combler par l'écriture, mais on est pas sur d'avoir été compris. Que résiste t-il ? Et si chaque échange est vain, pas tous, oui. C'est le trajet qui tiens. Une route nocturne, grandes lignes blanches sur la droite, petites lignes blanches sur la gauches, plus nombreuses. La rythmique de notre siècle, partition et le sommeil à porter, en bande d'arrêt, d'urgence.  

Une femme à lu un texte sur les fleurs. Un ressac sur les fleurs. Je porte des fleurs. Je porte des fleurs en collier. Je ne sais pas de qui est ce texte. J'ai pensé à Charles ou Christophe. La lecture était plate comme je les aimes. Une lecture plate et involontairement plate. C'est à dire sans rien d'autre que la voix qui porte les mots. Une voix sans intention. Une voix qui ne sait pas ce qu'elle lit. C'est comme cela que je lis. Sans intention. Je li en essayant de comprendre mais le son de ma voix empêche le sens de la phrase. Alors je li sans plus. Il faut lire sans plus. Et j'ai entendu lire sans plus les fleurs portés au coups. Et je me suis senti peu de chose. Dehors brûlait un four en papier. En papier, de grille et de bois. Un four, en papier de grille et de bois brûlait. 

Mon œil est celui de la porte, fixe, le jaune, la teinte, le gros. Je lourd. Et lent. Je calme. Car lourd. Je pèse. Creusant. Sillonne, sans regarder. Je suis. Trace. Je ligne. Sur le chemin de mes propres pas. Je défais ma trace. Je repousse. Le souffle chaud est celui que je traîne. Gravement. Et détaché. Un hiver sec et pâle me couvre. Estompe mes sillons. Étouffe le bruit de mes fers dans la terre. Mon pas lent est invariable. Je ne parle pas. À la mesure des saisons. Je tire. Je terre. Je tisse. Chaque boucle est une pause. Le retour à la ligne. L'inverse du sens. Mon semblable frêle ramasse, cueille. Il se plie, petit. Courbe sous la branche, fait des tas. Poursuit. Nous croisons les mêmes habitudes. Amasse. Et la rythmique des champs. Perpétuel, condition, mouvements, saisons. Rien de clair, hors mis la boucle. Nous tournons dans le temps nous retournons la terre. Nous nous mêlons au monde comme à la chaîne. 

Je fais des allers et retours. Je ne suis pas la nature. Je ne peux pas la suivre. Je suis allergique à la nature. Je est un prétexte. Je fais des tours. Je tourne. Je ne suis pas naturel. Mon comportement est perturbé. Je tourne autour. Je fais des boucle. Je bouche. Je boucle. Je reviens. Je fais ce geste perpétuel. Je ne suis pas nature. Mon corps est contre nature. Je me vide. La nature me rend malade. Entre la graphie et le verbe j'incante. Je fais des ronds. Des rotations. Je vais sans fin. Comme le temps. Je reviens. Je creuse, sillonne. Un geste perpétuel. Un langage. La nature me repousse. Tout ce qui se développe m'écrase. La nature est mon inconfort. Je suis dans l'insupport. J'éternue. Je me vide. Je me vide de l'air je me vide de l'eau par les naseaux je me noie. Il n'y a rien de naturel à se noyer de l'intérieur. La nature m'empêche de sentir. Quand j'aspire j'expire. Je ne peux rien prendre de la nature. Je ne peux que rendre à la nature. Me rendre à elle. Si je sort je m'enferme. Elle m'étouffe. Je l'envie. Elle me vente. Je m'assèche. La nature me gratte. L'air épais et lourd, l'air granuleux me gratte. L'eau me brûle elle me plaques. L'eau est ce corps incandescent en moi. Je voudrais m'éteindre. Mon corps et la nature ne font pas bon ménage. Je me tiens à distance. Je suis à distance de la nature. Mon corps fait chambre à part. La nature partout me gratte. M'irrite. Je peux émettre et recevoir mon propre poison. Je ne suis pas étanche. Je fais des boucles dans le temps et dans l'espace. J'oublie le corps impossible. Je ne m'arrête pas. Je porte en moi un lieu à risque. Je supporte. Je boustrophe en un sens je lasse puis dans l'autre. Je vais, je viens. Comme un chant. Je renifle, respire, fragmente. Vivre ça ne va pas de soit. Je porte le courant dedans. Je suis contre-nature.

Je suis une rumeur au monde. On se lève le matin pars que rien n'y fait et que la nuit ne promet rien. On a le visage chaud et tout gonflé, blanc. On enfile un truc et on file dehors. Dehors le visage chaud est caressé par l'air froid. Mes pas projettent sur moi l'air froid du matin. Il n'y a pas d'orangers. C'est dix euros les deux kilos. Automatiquement. Le sac plastique coûte trois centimes. On ne prend pas de sac, finalement. On aimerait bien tout casser en partant. Tout caresser. On y pense. C'est pour faire du jus. Portes, automatiques. On se dis que le monde va. On traverse les gens pressés. On pense aux oranges. On marche sur la route. On est à la route. On marche sur le monde qui nous écrase. On se dit qu'il y a un problème. On se demande. Je suis une rumeur au monde. Le matin il n'y a pas de champ. Je suis allergique aux fleurs. La nature ne m'aime pas. On a pas peur de la mort. Pas celle là. Le matin on se rendors. On éprouve l'ennuie dans le rêve. On se sent seul. Je suis une rumeur au monde. On ne comprend pas. On cherche une bonne raison de se camoufler. De justifier sa position. Dès le réveil on nous empêche de mourir. Dès que le jour vient on n'y manque pas. On peut disparaître. On se réveil. On sort. On file. On rentre. Et la journée peut bien passer. Faire ce qu'elle sait faire. On ce n'est pas nous, dis-je. C'est sûrement un moi caché entre elle et lui. Quelque chose qui me pousse à dire. On pousse tout pour dire. Il faut bien balayer, déblayer tout ça pour dire. Un tas de crasse qu'on balaye comme pour respirer. Respirer que l'écriture ne parle pas d'elle. S'asseoir. Affirmer qu'on est assis. À l'intérieur du tas de crasse qu'on est de la veille. On a froid dedans. C'est la fatigue. Je ne pense pas le commun car je ne pense pas à moi. Je pense au commun comme je suis aux pluriels. Et qui sait lire. Quel accord entre nous. Quelle entente. On a beau dire. Le débat est tronqué. Le débat n'existe pas. Tout ne parle que de soit. Et on pense l'autre comme le filet d'orange à dix euros. On pense le sac à porter. On pense la route à laisser. On pense la fleur à donner. On pense que la parole c'est eux. On est blessé au fond. Je suis une rumeur au monde.

L'histoire du silence publique est ce qui a lieu. Dans un fracas général la parole est libérée. Publiquement on porte le silence. Nous sommes l'absence publique. Nous sommes l'histoire du silence. Publique est cette chose froide et silencieuse. On revient dessus. On repasse. Une somme de suspends en cours est cette longue histoire de l'humanité silencieuse. Courbé, tenu au silence publique. Nous sommes l'histoire absente de l'humanité. Nous rendons l'histoire de main en main. Nous sommes le passage. L'humanité passagère effacé publiquement. Nous portons l'histoire silencieuse de l'humanité. 

Dixième jour : Le langage on boit. On boit pour retrouver sa langue. Une langue erroné. Je bois toute les langues. Je suis assoiffé sec comme un muet. Pour libérer je m'enferme. Je m'enferme dans une bouteille pour libérer la langue qui est en moi. Je rentre ma langue dans l'eau. Je me bois tout entier je me noie. Je choisis d'aimer ça c'est à dire que je cherche à me noyer. Dans la langue j'ai trouvé noyade. La parole coule. Les mots dans un vers. Tout au fond. Jusqu'au prochain. Je bois jusqu'au presque dernier. Je liquide jusqu'à l'avant fin. Une tourné de plus et c'est le point. La langue qui tire vers l'intérieur. La langue qui rentre. La langue qui rentre et fait sortir. De l'’excès de langage au rejet.

Onzième jour : Ça vient. Il faut que ça vienne. On va dans un coin. On fait venir. On est à deux doigts d'y mettre du siens. On est à deux doigts de se nouer. On fait venir. Il faut que ça sorte. On est dans un coin. Pas vraiment planqué. Le coin de tous. Le coin publique. Le petit coin. Celui qu'on passe. Par lequel on à besoin. Au fond tout remonte. Tout reviens. Les heures passées ressortent. Prendre la tasse à l'envers. Ce faire sortir tout dedans. On est à deux doigts de la chute. On y est presque. Enfin. Ça y est. On a tout rendu. Rendu l'autre et sa bêtise. Rendu l'âme et ses souvenirs. Son invention. On à redonné au coin dans le fond tout ce que l'autre mérite. On à rendu le mérite. On à passé la main. Plus besoin de main. On a des idées. On ne récupère plus. On refuse. On recule. On affirme. On est debout. Prêt.


Dans le tout petit salon de sa nuit il se lève et prend son tout petit déjeuné. Il repense à la nuit qui n'est pas si loin il se dit que la nuit hélas n'existe plus. Il se demande d'où ça vient le matin d'où ça sort tout ça il se tiens là. Il choisi d'être triste ce matin. Dans son tout petit fort intérieur il est assis il s'assoie à l'intérieur de lui pour essayer d'y trouver les restes de sa nuit. Ce n'est pas le sommeil qui se poursuit ce matin c'est bien sa toute petite tasse devant lui qui fait dire que ce n'est pas le sommeil qui manque qu'il se dit. Mais quelque chose ne va pas quelque chose est resté de la nuit la nuit n'est pas passé pas tout à fait. Ce matin c'est décidé il laisse tout tomber de la tasse et du petit tout qui fait corps en lui. Chaque chose en son temps se dit il mais lui n'en n'a plus. Il n'a plus le temps de voir le jour pas l'envie ni la tasse ni la nuit. Quelque chose est resté. Ce matin il a décidé de boire sa tasse sans y penser. De ne pas y aller. De boire la tasse. C'est un tout petit jour qui se lève sans lui. Un gris sans raison, la nuit n'est pas si loin.

Elle exhorte sans savoir le mot elle – C'est la révolte la vrai la révolte des droits la révolte au bout des doigts le voltage et le plasma c'est – Elle assure qu'elle est entité elle assure qu'elle non n'est pas image comme – Mais le mot c'est rattrape et on oublie le sujet devant le tu et tout ce qui suit – Elle s'insurge contre elle – elle se suit 

Septième jour : On se lève, on change ce qui déborde, on fait chauffer l'eau, on se penche. Retour sur le plan horizontal, faire tourner, rassembler, donner cycle, donner suite, noircir, tourner, faire tourner, rotation longue, poursuite rotation, dessiner la matière, vers l'opaque.

Il assure qu'il ne sait pas. Convaincu du peu. Chaque silence est séparé. Il dit qu'il doit poursuivre. Comprendre ce qui fuit. Les voitures se succèdent, comme seul paysage, des voitures et les moteurs dedans qu'on imagine prendre feu. Il faut brancher ça dans ça et ensuite seulement ça va marcher. Ce sont des civilisations qui bâtissent un monde ou l'enfermement est rassurant. En faisant un petit jeu de la main, il mimait un levier qu'il tournait et faisait simultanément lever son majeur. Un signe sans doute. Le regard n'était pas celui de l'indifférence, plutôt celui de la fougue, elle laissa glisser sa main sur son bas ventre, il frissonna, elle le démis de tout apparat, avant de le dévorer. Quoi d'autre que du linge sale et quelques babioles à peine bradées, la littérature mon pote, je ne sais pas ce que c'est, et la poésie mon pote, c'est une résistance. Le chemin était long et périlleux, un sac d'une vingtaine de kilos sur le dos, pendant trois heures, à quelques centaines de mètres au dessus des routes, regarder plus bas c'était tomber, avancer, ne pas s'arrêter, suivre la mécanique de la marche, des jambes désormais détachées de toute information nerveuse. Faire de l'art brut une culture c'est se foutre de l'art brut, c'est être bonimenteur, représentant, c'est faire comme, c'est me provoquer. Au bord du lac, de la vase, des algues, quelques objets flottants. Il collectionnait les bouteilles vides, au cas ou un jour il devrait les remplir d'essence.

Huitième jour : Corps lourd. On a mal.

Un vélo retrouvé dans le fond du lac. Il n'avait rien à raconter, restait là, silencieux, regardant le mur, un mur simple, sans plus, rien d'apparent, pas de fissure, ni petites accroches, seule particularité, sa triste neutralité, il restait là, bouche fermé, il se demandait si il fallait écrire encore, ou faire image, tracer, courbes, l'image ou le mot, la musique ou le langage, le déchirement. Plus Stéphanie s’approchait de l'arbre plus l'arbre reculait. Il demandait à tous de noter la formule suivante. Sur les pas de ces ancêtres, c'est à dire dans la boue, avec la tête surtout. Elles attendaient le bus, devaient avoir seize ans, elles en faisaient trente, grises, camouflées ou presque, par une graisse de poisson criarde, coulante, comme tout ce qui dépassait, elles subissaient la gravité, là, au milieu de la zone industrielle, un bus qui ne passera pas, la gravité de leurs temps. Il n'y a pas de ciel ici, mais une bâche grise, uniforme, monochrome, pas de vent, et l'impression d'étouffer. Étouffer d'une température moyenne dans une ville moyenne, ni trop ni pas assez, jamais ce qu'il faut, c'est ce qu'elle dit, elle dit aussi que rien ne va. On se demande ce qui ne tourne pas rond. Tout autour part en couille. Une population qui se méprise, qui perd son langage, la vulgarité qui gouverne, les grosses bagnoles qui se multiplient, une pauvreté qui se normalise, diffuse, comme les relents de haine et de mépris, des visages effrayants. Cinq pintes, un grand verre de Mescal, une quinzaine de cigarettes, un lendemain sec, pas l'ombre d'un doute, l'assurance de l'ivresse, un débit fatiguant. Elle prétendait tenir entre ses mains la preuve d'une suite logique, une somme de conséquences à durées déterminées, déterminantes. Il s'était employé à la destruction de se monde, on le disait travailleur indépendant. L'ours et l'oie continuèrent le chemin ensemble en se donnant la main. Mais ce n'est pas tout s'écria t-il, j'ai pu noter : onze heure, café, détour vers pont de sève, disparition puis réapparition seize heure, retour.

Neuvième jour : on oublie, on se remet. Ça repart, comme hier. On y peut rien.

Le sixième jour : sera le plus long, le plus lent. Un grand silence celui du vide. Du rejet. Celui de l'absence et de l'abstention, celui de la disparition. Le jour du retour, le trop, le déjà vu, le prévenu. On continuera à décrire ce qu'on ne voit pas, la poursuite du temps qui nous échappe, on y peut rien, on continuera, de dire qu'on n'y peut rien. L'alarme retenti dans toute la ville, c'est le premier mercredi du mois. Absent, abscons , absous, absolut trou.

Quinzième jour : Nous sommes tous à porté de rire, dans le vomis d'autrui. Nous avons les gueules tordues, des vêtements sales, nous nous mordons les dents. Nous sommes à porté de tire. La chaire. Il dit pouvoir foutre en l'air ce qui ce dit. Tout défoncer le mot. Mettre le mot en trou. Puis en faire tout un tas. Un tas de trous pour ainsi dire. C'est ce qu'il se répète de jour en nuit. Dans son manque. Qu'il faut qu'on se tire. Et qu'on se le dise.


Que remplacera – et les longues vagues amers, virgule. - le sentiment du bruit. -
De vastes étendu sombres – en attentes, l'avant verre. Fin
Plates droites propres les voies – Ne suis pas maître ni maîtrisible
La poésie à choix la poésie à choir et ses concours de contours -
Gagnants ou perdants tous – à la scénette – bourdon : je suis chuchot l'oublie
Que oui la langue fait voix jusqu'aux yeux et le truc en l'air sur – mime
Mais le sens non du décors et le là tout fait tout et cetera tourne
Sans concession – pas le, ni la, - Vivant le poing dedans haut , de résistance. Combat.



On entend encore le bruit de la toux. Un ciel gris poussière. Air huileux et collant. Vent solide. Une toux grasse et épaisse, à chaque effort c'est un organe qui se décroche. Nous sommes à porté de tous. Nous comptons les absents. On fait des tas. Nous avons les gueules. Un tas de trous. Porté par le rire d'autrui. Nous et le langage à porté. Celui qu'on dit. Qu'on chante en cœur. Jusqu'à la fin. On a le langage dans la main à porter et le fusil dans la bouche. On parle dans le trou de la distance. On parle le langage des trous. On vise la langue. On se déploie. Nous sommes dans la boue. La boue est en nous. Dans son manque. Nous nous engageons dans le trou comme dans l'avenir. Nous sommes à porté de la langue. On appuie. On s'épuise. On creuse. On va chercher. Rien n'y fait. On s'y est mis. On s'y est fait. On a tiré. On s'est démis. Démissionné. Nous y venons. On a plus rien. On nous as dit. On nous a. On nous a eu. On a bien rie. On est bien seuls. On s’éteint. On est bien. On a fait feu. On s'est étreint.


À vie. Je combattre. Me cogne. Aux possibles et droit dedans. Bastonne le quotidiens. Je combattre. Étouffe le jour qui vient. Qui cogne. Un gros coups de vie. Une branlé au reste. Je combattre. Latte la nuit qui passe. Rentre dedans. Cogne. Je combattre. Contre et pour les contres. Direct. À pas moyens. À poids des mots. Je combattre. Lourd. Deviens mouvant, cogne l'eau. Suis liquide. Mur. Je combattre. À vie.


À boue portante.


On est dans la boue. La boue est en nous. Nous sommes lourd écrasants, chargé de siècles. Force de trop s’estompe, nous avons l'envers. Nous broyons la lumière. On est ombré. Tout tombe et nous faisons face. La boue nous porte et nous la portons. Comme une mise en bouche étouffante. Nous avons ôté le fer des sillons. On collectionne le fer, on échange le fer, contre le fer. Nous ne voulons rien quitter. Au matin pourtant tout change. Et revient. Les soutes, les chaînes, les chiens, les chars. Comme dans l'image mais en bruit. Nous fardeaux. Nous en ligne. Nous en chiffre. On coincé. Nous l'histoire. On passé. Le temps déborde, en fuite la vie. Vous ignares vous séniles vous canins. Nous la boue puis plus rien. On est bœufs aux yeux loin. La poudre en bouche, à boue portante.


... La terre l'épuisait et il épuisait la terre. Ces constellations de cris mêlés. Ces nappes berçantes. Ce faux silence c'est la grâce qui plombe. Fulgurance, au matin c'est la glace qui tombe. Il avait ouvert la porte de l'autre monde . Celui où certains se perdent. Il avait ouvert la porte seul. Affronté ses cents visages changeants, son propre reflet moqué. Affronté l'image tournante de ses démons. Tout petit, témoin de son temps. Témoin de la chute possible des siècles. De l'écroulement des formes.
 


____


   


9 septembre 2014

TÖLE : Longue Peine





TÖLE
longue peine
septembre 2014

noise / expérimentale

en écoute et téléchargement : 
 .


___

merci à Simon Le Lagadec pour la couverture